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La croissance externe : bonne ou mauvaise idée pour une PME ?

La croissance externe : réservée aux grands groupes ?

Réaliser une opération de croissance externe n’est pas réservé aux grands groupes, elle concerne également les entreprises de plus petite taille et de tous les secteurs d’activité. Cette opération consiste à reprendre une ou plusieurs sociétés existantes, selon différents modèles financiers (fusion, acquisition, prise de participation, etc.). En cas de succès, cette opération peut représenter une source de création de valeur importante pour l’entreprise et ses actionnaires.

D’après une enquête de Bpifrance Le Lab révélée par « Les Echos », sept dirigeants de PME sur dix prévoient d’acquérir une autre entreprise dans les prochaines années. Ils ont de bonnes chances de concrétiser leur projet car la moitié des dirigeants de PME envisage de vendre d’ici cinq ans.

Croissance externe PME

Quels sont les principaux intérêts d’une opération de croissance externe ?

Il existe deux principaux leviers de croissance pour une entreprise : la croissance organique, qui consiste à utiliser les ressources internes de l’entreprise pour augmenter ses revenus et la croissance externe. Dans un marché mature fortement concurrentiel, le développement organique peut s’avérer complexe (guerre des prix, pouvoir de négociation, etc.) et une stratégie de développement par croissance externe (ou les deux combinés) peut s’avérer particulièrement efficace.

Selon certains cas, l’opération de croissance externe peut présenter différents avantages. En théorie, les synergies entre les deux sociétés (commerciales, d’achats, logistiques, administratives financières, etc.) représentent un aspect essentiel de l’opération. Elles sont parfois difficiles à quantifier et se révèlent être un véritable enjeu une fois l’opération réalisée.

L’acquisition d’une société permet surtout de « gagner du temps » et d’accélérer la réalisation du plan de développement. C’est un moyen efficace pour gagner des parts de marché et acquérir de nouveaux clients, les résultats de la société acquise étant souvent intégrés au nouveau groupe formé.

L’opération peut également permettre de développer une activité dans une nouvelle zone géographique, en France ou à l’international. Enfin, dans un environnement de marché du travail tendu, où il est de plus en plus difficile de recruter des profils expérimentés, cela peut être un moyen d’intégrer de nouvelles compétences et savoir-faire.

Comment trouver une cible pertinente ?

Pour réaliser une opération de croissance externe, il est indispensable d’identifier des cibles pertinentes. Si dans certains cas cela se fait naturellement (rapprochement avec une entreprise de l’écosystème, connaissance du dirigeant, etc.), parfois il est nécessaire d’approfondir le travail de recherche. Les cibles potentielles peuvent être classées selon quatre catégories :

  • l’acquisition d’un concurrent direct, permettant de gagner des parts de marché, atteindre une taille cible ou une position de leader dans une géographie donnée (doit au préalable être validée par l’autorité de la concurrence pour les entreprises d’une certaine taille)
  • l’acquisition d’un concurrent indirect, pour faire face à de nouveaux entrants, en acquérant une société possédant un nouveau produit ou une nouvelle technologie par exemple
  • l’acquisition d’une société présente dans une zone géographique différente, afin de pénétrer un nouveau marché (pays/régions)
  • l’acquisition d’une société « éloignée », pour diversifier ses activités et capitaliser sur de nouveaux secteurs porteurs
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Quels sont les risques liés à cette typologie d’opération ?

Le succès d’une opération de croissance externe n’est jamais assuré. En amont, il est important de bien identifier et quantifier les synergies potentielles afin de ne pas surpayer la société cible. Généralement, plus le cœur de métier est éloigné, plus l’analyse sera complexe et l’opération risquée. La réussite est intrinsèquement liée à l’implication des collaborateurs et à leur adhésion au projet du groupe. Il est essentiel d’anticiper les enjeux sociaux (culture d’entreprise, défiance des salariés, avantages, doublons de postes, etc.) et d’apporter une attention particulière à la communication et aux informations transmises aux parties prenantes.

Pour limiter ces risques, il est recommandé de se faire accompagner par des spécialistes de la transaction rompus à cette typologie d’opération. Un conseil externe (banque d’affaires) pourra accompagner le groupe tout au long du processus, d’une part pour l’identification de cibles pertinentes, d’autre part lors de la transaction pour la valorisation de la société, la coordination de process et la rédaction des offres. La présence d’un intermédiaire permet également de transmettre certains messages de manière indirecte et fluidifier des discussions qui peuvent dans certains cas s’avérer complexes entre deux entreprises concurrentes du même secteur.

Pendant la phase d’audit, il est conseillé de se faire accompagner par un cabinet comptable spécialisé, afin d’identifier les risques financiers et valider les agrégats de référence qui serviront de base pour la valorisation (EBITDA, Dette Financière Nette). Selon les situations, il est également recommandé de missionner un cabinet d’avocats afin de réaliser un audit social (vérifier la conformité au droit du travail) et fiscal (quantifier les risques à un éventuel contrôle).

Comment financer une opération de croissance externe ?

Pour réaliser une opération de croissance externe, il existe plusieurs solutions de financement : en interne, par un apport personnel des actionnaires ou en utilisant la trésorerie de la société et/ou en externe grâce à un prêt bancaire, une levée de fonds ou un emprunt obligataire. Chaque solution présente des avantages et des inconvénients et sera plus ou moins difficile à mettre en place selon le profil financier de la société (niveau d’endettement) et la taille de l’opération.

Le prêt bancaire est l’outil le plus fréquemment utilisé. C’est le rôle des banques d’accompagner leur client dans leur projet de développement et elles pourront par exemple financer à hauteur de 80% du prix d’acquisition et le solde sera apporté en trésorerie par la société. Pour obtenir ce financement, il est nécessaire de présenter un dossier complet du projet et respecter certains ratios (par exemple, le prêt ne pourra pas dépasser trois fois le Résultat Brut d’Exploitation). Le déblocage des fonds peut être long (plusieurs mois), il est donc conseillé d’anticiper et partager son projet auprès de son banquier en amont de l’opération envisagée.

Une alternative au financement bancaire est de lever des fonds propres auprès d’un investisseur financier, afin de limiter le risque lié au remboursement de l’emprunt. Cependant, cette option peut s’avérer moins intéressante pour la société et ses actionnaires, car en plus de l’effet dilutif, la société ne pourra pas bénéficier de l’effet de levier (remboursement de l’emprunt grâce aux résultats de la cible).

Quelle que soit l’opération que vous envisagez, il est indispensable de choisir les bons partenaires afin de maximiser les chances de réussite de votre projet !

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