Binance – FTX : le contexte
Début novembre 2022, la plateforme de trading de cryptomonnaies FTX connaissait une grave crise de liquidité : face à des rumeurs de mauvaise gestion de la société, les clients ont commencé à retirer leurs fonds de la plateforme. FTX a alors fait appel à son concurrent Binance afin de combler un besoin estimé à 8 milliards de dollars.
Pour rappel, lors de sa levée de fonds en janvier 2022, FTX avait été valorisée à 32 milliards de dollars, positionnant la société comme un acteur solide du secteur.
La LOI, une offre non engageante
Binance avait alors répondu étudier le possible rachat de FTX, matérialisé par le remise d’une lettre d’intention (LOI pour Letter of Interest ou NBO pour Non-Binding Offer) en date du 8 novembre 2022.
La transmission d’une LOI, si elle remplit des conditions acceptées par le vendeur, permet au candidat-acquéreur d’entrer dans la phase dite de “due-diligence”. Cette phase lui permet d’étudier l’entreprise-cible sous toutes ses coutures (état des comptes financiers, opérations, RH, juridique, fiscal, etc.) avant un potentiel rachat.
Selon Cryptoast, après une demi-journée d’examen, Binance s’est montré très défavorable à un rachat de FTX et a même fini par se retirer de l’opération. Selon Changpeng Zhao, CEO de Binance, l’audit des opérations a confirmé des informations de presse sur une mauvaise gestion des fonds des clients de FTX et sur des enquêtes engagées par les autorités américaines.
Les informations découvertes confirment le risque de potentielle insolvabilité de FTX, qui détenait plus de 10 milliards de dollars sous formes de diverses cryptomonnaies, notamment le FTT ou le SOL de la blockchain Solana.
Le résultat de ces audits post-LOI a permis à Binance d’examiner l’entreprise-cible sans prendre d’engagements de réalisation de l’opération.
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Contactez-nousLa LOF, une offre ferme : l’exemple de Twitter
Cette histoire n’est pas sans rappeler le rachat de Twitter par Elon Musk à l’été 2022.
Or, dans ce cas-là, Musk souhaitait retirer son offre après avoir signé une Lettre d’Offre Ferme (LOF, ou BO pour Binding Offer en anglais), qui à la différence de la LOI, est ferme et engageante. Sans recours possible, le rachat de Twitter avait été finalisé en octobre 2022.